Durant les 10 jours qui précèdent la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, la préfecture de police ordonne le bouclage des rues autour de la Seine. Seules peuvent pénétrer dans le périmètre dit noir, les personnes ayant été accréditées par le comité d’organisation des JO, ainsi que les riverains, ponctuellement concernés. Pour accéder à ce périmètre, des mesures de palpation et de fouilles des sacs et bagages sont organisées.
Depuis des mois les autorités insistent : « Faites votre demande de Pass Jeux ». Les Parisiens concernés, rétifs à toute injonction administrative, préfèrent, s’ils le peuvent, quitter la capitale. Les médias annoncent un déferlement de touristes pour l’occasion ; raison de plus pour fuir. Ces JO leur ont été imposés ; ils n’en n’ont que faire. Des barrières grillagées sont dressées tout autour de la Zone. Ce sont 45.000 policiers et militaires qui quadrillent Paris, avec l’aide de renforts venus d’une quarantaine de pays.
Ce n’est pas l’état de siège, mais ça y ressemble sacrément. Si le silt est un sédiment détritique transporté par l’eau de la Seine, c’est aussi le nom de la loi du 30 octobre 2017 qui renforce la Sécurité Intérieure et la Lutte contre le Terrorisme. Elle institue des mesures de prévention contre le terrorisme, comme les périmètres de protection, les assignations individuelles à un périmètre géographique, ou des perquisitions. Ces décisions sont prises par l’autorité administrative et non par l’autorité judiciaire.
Ces photos témoignent de l’appréhension ressentie à la veille de la cérémonie d’ouverture des JO. Organiser cette cérémonie sur la Seine, quelle idée merveilleuse, certes, mais tellement périlleuse aussi. Il aurait été tellement plus simple et sécurisant d’organiser celle-ci au stade de France. Le fameux panache français nécessitait-il pareille démesure ? Je n’en suis pas certain. Personnellement, il m’a fallu attendre la toute fin de sa retransmission télévisuelle pour me sentir enfin soulagé, ce d’autant plus que depuis le milieu de l’après-midi un hélicoptère survolait ma ville en proche banlieue, survol qui ne prit fin que passé minuit, me permettant de trouver enfin le sommeil.