Parentèle
(printemps 1999) Des images hantent parfois le fond de notre être. Elles sont là, insaisissables, indéterminées, comme suspendues, et tardent à se révéler. Le plus souvent, la vie continue tout simplement, comme nourrie de cet oubli. Un jour pourtant, il arrive que l’une d’elles émerge. Elle se matérialise. Elle envahit notre esprit, opiniâtre. Et c’est en vain que nous tentons de l’évacuer. Elle s’impose, revenant sans cesse à la charge, nous oblige à approfondir le pourquoi de sa présence. Parfois, le photographe croit s’en débarrasser en l’immortalisant. Image d’un visage flou, asexué, sans regard et sans couleur, apaisé au-delà de la souffrance. Une forte lumière inonde la partie gauche de ce visage.
Je l’ai longtemps cherché à travers celui de mes proches, attendant qu’il veuille bien m’apparaître.










